L'Incinérateur Des Carrières est un exemple emblématique du mouvement brutaliste à Montréal, souvent caractérisé par une esthétique de béton brut, des formes géométriques audacieuses et une fonctionnalité sans fioritures. Le brutalisme, qui a pris son essor dans les années 1950 jusqu'aux années 1970, est souvent associé à des structures imposantes qui étaient censées refléter le progrès et l'optimisme de l'après-guerre.
La fermeture de l'incinérateur en 1993 a marqué la fin d'une ère et le début d'une autre, transformant le site en un monument de l'histoire industrielle de Montréal. Bien que l'édifice ne soit plus en fonction, son architecture demeure un témoignage de l'histoire urbaine et de l'évolution des pratiques environnementales.
La présence de substances comme l'amiante est un rappel de l'époque où les conséquences sanitaires de certains matériaux étaient moins bien comprises ou moins bien réglementées. L'amiante était souvent utilisé pour l'isolation et la résistance au feu, mais sa dangerosité a depuis conduit à des efforts de désamiantage dans de nombreux bâtiments anciens.
Les vestiges intérieurs, comme la salle des contrôles, agissent comme une capsule temporelle, préservant les méthodes et technologies d'une autre période. Les instruments et tableaux de bord, maintenant silencieux et inactifs, servent de témoins à l'ère industrielle révolue.
En plus de son intérêt architectural et historique, l'incinérateur offre un panorama exceptionnel de la métropole. Pour les amateurs d'urbanisme, d'architecture et d'histoire, ainsi que pour les artistes et photographes, la vue depuis les hauteurs de l'édifice peut être un puissant lien visuel entre le Montréal d'hier et celui d'aujourd'hui.
Cependant, le futur de l'Incinérateur Des Carrières est souvent l'objet de discussions parmi les urbanistes, les historiens de l'architecture et la communauté locale. Certains plaident pour sa préservation en tant que patrimoine industriel, tandis que d'autres envisagent sa reconversion en espace public ou culturel. Cette seconde vie potentielle pourrait non seulement sauvegarder l'architecture singulière du bâtiment, mais aussi offrir à la communauté un lieu de mémoire et de culture, insufflant une nouvelle vie à ce géant de béton.